D'après le livre de St Jeoire "De nos origines à nos jours"
1ère partie de M. Georges Béné
Livre en vente à la mairie de St Jeoire
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•Les plus anciennes traces du passage de l'homme dans notre vallée (grotte du Baré à Onnion) datent d environ 50.000 ans, mais sur le site de Saint-jeoire même, les plus anciens outils humains (hache en pierre polie, hache en bronze),les bijoux, ne sont pas antérieurs au recul du plus énorme glacier de notre région (le glacier Wurmien, qui allait jusqu à Lyon). On peut dater ces trouvailles entre 2500 avant Jésus-Christ et le début de l ère chrétienne.
• Le premier millénaire de notre ère est lui-même pauvre en souvenirs : installation humaine certàine, toutefois, à l'époque romaine dans la vallée du Gifre, et découverte à Saint-jeoire de tuiles, de poteries, de monnaies romaines. Entre 500 et 900, c'est la domination des Burgondes, qui ont laissé des traces dans toute la vallée. On peut situer vers 600-800, lors de la pénétration dit christianisme dans nos vallées, l'installation d'un premier lieu de culte à Saint Jeoire le patronage de Saint-Georges, "le grand martyr", fut en effet largement répandu alors dans toute l Europe occidentale.
• De toute cette période, peu de traces; on a même oublié le nom de l agglomération qui devait devenir Saint-Georges puis Saint Jeoire. Les invasions barbares, surtout entre 875 et 950, ont tout détruit, arrachant jusqu’aux bornes des propriétés. Ce n'est qu après le départ des Sarrazins (les derniers de ces envahisseurs) que purent être conservés des documents écrits authentiques, jalonnant l'histoire de Saint-jeoire.
• Si le 21 octobre 1185, dans un acte de reconnaissance de la Chartreuse du Reposoir, est citée pour la première fois la famille noble de Saint-Jeoire, ce n est que trois ans plus tard, en 1188, que l'un de ses membres,"Ponce, est qualifié « clericus de Sancto-Georgio »; ce qui indique à la fois l'existence du bourg et celle de desservants religieux. Le testament de Noble Vullierme de Saint-jeoire, du 8 septembre 1318, fait mention de la maison forte de la Ravoire, propriété du testateur; de l’église de Saint Jeoire, de sa fabrique (société chargée de la gestion matérielle des édifices paroissiaux, qui existe encore aujourd’hui) et même de son curé, jean de la Fléchère. En 1339, Saint jeoire, bourg le plus peuplé du mandement de Faucigny, contient 224 feux, ce qui correspond à près de 1350 habitants. Mentionnons, entre 1350 et 1500, une baisse catastrophique de la population, ramenée à 116 feux en 1443, résultat des grandes épidémies qui ont ravagé la plus grande partie de l’Europe. De nouvelles épidémies, de 1613 à 1626, ont entraîné l'emploi' d'un cimetière spécial, loin du bourg : C'est le "charnier "appelé aujourd'hui Charny, entre Pouilly et le pont du Risse.
• Pendant cette période troublée, Saint-jeoire change plusieurs fois de souverain. En 1355, au traité de Paris, le comte Vert obtient l annexion du Faucigny à la Savoie et en 1536, François 1er, roi de France, envahit la Savoie qui, pendant 23 ans, demeurera occupée par les Français.
• Un peu plus tard, vers 1590, les Bernois, alliés aux Genevois et aux Français, occupent le Faucigny, détruisant chez nous les châteaux de Saint-Jeoire, de la Ravoire et du Turchon, incendiant celui de Bea regard. Jusqu au 17e Siècle, les documents écrits sont rares : à part les titres des familles seigneuriales de Saint jeoire et de la Fléchère (dès I185), les compte-rendus des visites de l'évêque (dès 1412), les archives notariales dès 1530, il y a surtout les listes des possesseurs en commun des alpages du Môle dès 1425 et la liste détaillée des habitants de Saint Jeoire, en 1561. En 1565, la communauté de Saint-jeoire obtient ses premières franchises de Jacques de Savoie-Nemours, Comte de Genève. Elles octroient, entre autres, le marché du vendredi, toujours vivant, et la foire d'avril, d’abord fixée à la Saint-Georges (23 avril), puis déplacée au 1er avril.
• Les archives déposées en mairie contiennent les registres cadastraux dès 1626, les registres fonciers dès 1650, ceux des baptêmes, mariages et sépultures dès 1669, et enfin les délibérations du conseil de la Communauté dès 1739. C'est à cette époque (1730) que fut établie la première mappe cadastrale, dont notre mairie détient l'original.
• Parmi les évènements qui ont laissé des traces, mentionnons qu'en 1739, on a abattu la flèche de l'église paroissiale qu'on a remplacée par un clocher indépendant, construit en 1740-1741, avec des -matériaux provenant des ruines du château de Saint¬Jeoire. Ces mêmes ruines servirent à la construction, en 1735, de l'hôtel Saint ¬Maurice, devenu, depuis peu, l'hôtel de ville de Saint Jeoire.
• En 1651, eut lieu le « déluge de Pouillier », glissement de terrains de la montagne de l'Herbette. Cette catastrophe est à l'origine de la fondation de la chapelle du Turchon, en 1659.
• C'est le 22 septembre 1792 que l'armée révolutionnaire du général Montesquiou envahit la Savoie qui est, une nouvelle fois, annexée à la France. Les desservants de notre paroisse émigrent ou « prennent le maquis ». En 1794, Saint-jeoire, rebaptisée 'Ambion'; voit son église convertie en temple de la déesse Raison. La communauté, administrée d'abord par Maître Dussaix, chirurgien, député à l'assemblée des Allobroges, a comme premier maire Dunand, et fait partie, d’abord du département du Mont Blanc, puis de celui du Léman.
• Au XIX ème siècle eurent lieu les changements qui donnèrent à Saint Jeoire sa physionomie et ses institutions actuelles. En 1841, sur la demande de l’assemblée municipale, les frères de la Sainte-Famille de Belley-prennent en charge l'éducation des garçons et en 1843> les sœurs de Saint joseph d’Annecy , celle des filles. Une école de garçons-mairie est construite en 1861.Ce n'est qu’au XX ème siècle qu'un enseignement diversifié du second degré se développa à Saint Jeoire.
• Il faut signaler en 1842 la fondation d'un corps de musique et en 1840 débute la mise sur pied du système de lutte contre l'incendie. De 1855 à 1858, eut lieu la démolition intégrale de l’ancienne église et la construction d'une nouvelle en style néo-gothique lombard, oeuvre des architectes Gignoux et Ruphy.
• Vingt ans plus tard (1878), la toiture du clocher sera remplacée par la crénelure de tuf que nous connaissons aujourd’hui. A cette époque, l'église fut ornée des 14 stations du chemin de croix, réalisées par un artiste de Saint-Jeoire, Joseph Pauthex. Elle a, été récemment restaurée, en respectant son style primitif.
Gaspard Monge, fondateur de l École Polytechnique, créateur de la géométrie descriptive, qui accompagna Bonaparte en Egypte. Il est le fils de Jacques Monge, né à Saint Jeoire (Aveyran), le 24 juin 1718, et émigré à Beaune en 1737.
Germain Sommeiller, né à Saint-Jeoire le 1er février 1815. On lui doit des progrès sérieux dans l'adaptation de l'air comprimé au forage à distance, technique qu'il appliqua avec succès avec ses coéquipiers et collaborateurs à la percée du Mont Cents. Il est mort dans son village natal le 11 juillet 1871. Son monument, au pied de l'erreuse, a été inauguré en 1881.
Le Général Pierre de la Fléchère, vice-roi de Sardaigne, gouverneur de Cagliari, qui eut à défendre cette place contre les attaques de la flotte française en décembre 1793. Né et mort à Saint Jeoire (1727-1804).
Mentionnons enfin que le monument aux morts, sur la place du marché, est l’œuvre d'un sculpteur de Saint - Jeoire, Joseph Monge.